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Unité du cosmopolitisme 1/2 Le cosmopolitisme est un tout qui | ☕️ Henry de Lesquen PNL (officiel)

Unité du cosmopolitisme
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Le cosmopolitisme est un tout qui fait système, et cela depuis sa fondation par Diogène le cynique en -350, bien qu’un auteur particulier puisse n’être que partiellement cosmopolite et bien que les idées aient tendance à s’hybrider, comme dans le « marxisme culturel » de l’école de Francfort (Horkheimer, Adorno, Marcuse, Habermas). La cité est un tout, avec ses frontières, ses traditions et ses lois. Le cosmopolite, qui se dit « citoyen du monde », kosmopolitês en grec, pour n’être citoyen de nulle part, rejette aussi bien les frontières que les traditions et les lois ; les frontières proprement dites, physiques et extérieures, autant que les frontières morales et intérieures de la cité, qui séparent le bien du mal, le beau du laid, le vrai du faux et, plus généralement, les valeurs des anti-valeurs. Dans le cosmopolitisme, mondialisme et nihilisme sont comme systole et diastole.

Le cosmopolitisme ne justifie pas à proprement parler la « transgression individuelle », expression qui suppose des normes morales à transgresser, c’est un nihilisme qui récuse toutes les valeurs authentiques. La « transgression individuelle » est sans doute compatible avec le patriotisme, mais non le nihilisme.

Cette unité du cosmopolitisme sous ses deux faces, son envers et son endroit que sont le mondialisme et le nihilisme, est un fait de l’histoire des idées. Il me semble en outre que c’est une nécessité logique. Si l’on rejette l’identité nationale, on rejette du même coup la souveraineté nationale qui a pour objet de la protéger. Si l’on rejette la souveraineté nationale, c’est qu’on n’est pas attaché à l’identité nationale.

Les cosmopolites les plus conscients l’ont bien compris, qui parlent de « l’intersectionnalité des luttes ». Par exemple, les féministes n'ont pas bronché quand des immigrés ont agressé sexuellement des centaines de jeunes Allemandes à Cologne lors de la fête de la Saint-Sylvestre ; les LGBT n'ont pas bronché lorsque l’ancien premier ministre de Malaisie a été jeté en prison pour sodomie.

La gauche, expression idéologique de l’utopie égalitaire, a deux pôles antagonistes, le collectivisme et le cosmopolitisme. Le premier veut transformer la société en caserne, le second en carnaval (voir notamment l’ouvrage du CDH, Le refus de l'exclusion, nouvelle expression de l'utopie égalitaire). Le premier, qui a donné le marxisme, est plutôt puritain. C'est pourquoi les marxistes dénonçaient l’immoralisme des cosmopolites comme un obstacle à la révolution communiste.

Sartre, Beauvoir, Derrida, Deleuze, Foucault et d'autres auteurs français sont à l’origine de la « French Theory » (théorie française) des universités américaines, qui a donné notamment la « théorie du genre » de Judith Butler. Ce sont de parfaites manifestations de l’idéologie cosmopolitique. Au fond, Sartre, avec sa formule « L’existence précède l'essence », a donné au cosmopolitisme de Diogène le fondement métaphysique qu’il attendait depuis 2.300 ans.

De même que l’expression « citoyen du monde » est une subreption dans les termes, puisqu’on ne peut être citoyen que d'une cité, qu’il n'y a pas de cité sans frontières et que le monde n’est donc pas une cité, puisqu’il n’a pas de frontières, le projet utopique de « gouvernement mondial » ou d’« État mondial » est essentiellement négatif et vise en réalité à réduire à néant les États particuliers qui représentent une nation, homologue moderne de la cité antique, remplacés par un « État de droit » (Rechtsstaat) où le pouvoir est exercé par les juges et les techniciens, les hommes politiques étant cantonnés dans un rôle de figuration, sous la tutelle de la superstructure mondiale, qui nous dicte nos politiques et nos lois avec l'OMS ou le GIEC.

De même que, sur le plan des idées, le marxisme culturel est une forme intermédiaire entre collectivisme et cosmopolitisme, sur le plan des institutions, la social-démocratie à la suédoise est une forme intermédiaire entre le collectivisme soviétique et la société cosmopolite.