2022-04-15 00:44:26
L’intelligence artificielle est un mythe.
Les utilisateurs d’Alexia, assistant vocal d’Amazon, ne savent pas que leurs conversations sont enregistrées et conservées indéfiniment dans le nuage informatique, sur des serveurs situés aux Etats-Unis. Pis encore, ils savent encore moins que ces conversations sont écoutées et transcrites par des hommes en chair et en os, sous prétexte “d’améliorer les performances de reconnaissance vocale” (“Le Figaro”, 12 avril 2019)...
En fait, ce que les industriels de l’informatique nous font passer pour de “l’intelligence artificielle” ne ressemble pas vraiment à l’intelligence humaine. La puissance de calcul des ordinateurs leur donne une capacité remarquable de reconnaissance des formes, images ou sons, qui permet par exemple d’identifier quelqu’un par l’examen de sa pupille. Mais, pour le moment, ils ne peuvent ni écrire un texte original ni énoncer un théorème mathématique. Ils ne savent même pas traduire correctement d’une langue dans une autre.
Pourquoi ? Parce que l’on reste au niveau des algorithmes et que certains seuils n’ont pas été franchis. Le seuil du langage, d’abord. Il faudrait peut-être que la linguistique elle-même eût progressé et que les spécialistes se fussent mis d’accord sur les fondements du langage pour que l’on pût espérer que l’informatique apprît à parler. Le seuil des mathématiques ensuite, car dans cette science pure les difficultés sur les principes sont comparables à celles de la science du langage, comme le montrent par exemple les paradoxes de la théorie des ensembles.
Si cette analyse est juste, la véritable intelligence artificielle n’est pas pour demain. Contrairement à la théorie de Hegel, l’accroissement quantitatif du calcul informatique ne suffit pas à faire franchir le seuil qualitatif qui ouvrirait les portes du paradis de l’IA. Le temps n’est pas encore venu où les ordinateurs nous écrirons des poèmes...
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